Le vrac continue son développement en Belgique malgré la crise sanitaire actuelle. Nous pouvons notamment le voir avec la récente ouverture d’un daybyday dans un hypermarché Cora à Châtelineau, l’objectif de cette ouverture étant de proposer un nouveau mode de consommation au plus grand nombre.
Nous avons profité de cette occasion pour interroger Sylvie Droulans, Country Manager Belgique pour Réseau Vrac sur le développement de la filière vrac belge face à la crise du Covid-19.

Réseau Vrac : De ton point de vue, comment se sont portés les commerçants vrac belges pendant cette période de crise sanitaire ?

Sylvie Droulans : De manière générale, les commerçants belges sortent assez bien leur épine du pied. La première semaine fut pour tous une semaine très compliquée avec une perte importante de chiffre d’affaire. Mais grâce à leur organisation et à leur capacité à s’adapter très vite, les commerces de vrac ont pu proposer des solutions pour rester ouverts, parfois avec des horaires adaptés : via la vente en ligne (certains ont créé des webshops en moins de 2 jours !!!), en précommande, en livraison ou en vente sur place. Les commerçants ont montré une réelle motivation et se sont donné corps et âme pour continuer à servir leurs clients en cette période de crise sanitaire tout en respectant très précisément les consignes de sécurité. Cela nous montre à quel point, ils font partie des secteurs essentiels et de première ligne !

Toujours de ton point de vue, les consommateurs belges ont-il davantage consommé en vrac pendant la crise du Covid-19 ?

Ce qui est intéressant de noter c’est que beaucoup de nouveaux clients se sont rendus dans les commerces de vrac. Certains points de vente ont vu leur fréquentation exploser ! Les raisons ne sont pas clairement expliquées mais cela offre un espoir que ces nouvelles personnes prennent de bonnes habitudes de consommation et continuent à se rendre dans ces commerces de vrac. Les commerces espèrent que cette tendance continuera même après la crise sanitaire.
Lors de leur achat, les consommateurs achetaient de moins grandes quantités que d’habitude et se tournaient plutôt vers les produits essentiels : fruits et légumes, céréales, farine, pois chiches … Le non-food était par contre en grande partie délaissé pendant cette période.

Malgré la situation, plus de deux boutiques vrac ont ouvert sur le territoire belge depuis le début de l’année 2020. Peut-on espérer une augmentation de ce chiffre dans les mois à venir et comment se comportent les belges face à l’ouvertures de ces boutiques ?

Il est un fait qu’il n’existe pas encore assez de points de vente en vrac en Belgique. La courbe de croissance se stagne un peu. Pourtant, la demande est bien là. Un grand nombre de clients sont prêts à se rendre dans leurs commerces de proximité, si celui-ci existe. Il est donc essentiel que de nouveaux commerces voient encore le jour afin de permettre aux clients intéressés par le vrac de pouvoir y avoir accès. L’engouement se confirme et il ne reste donc plus qu’à pouvoir répondre à cette demande.
Toutefois, il est assez difficile de se prononcer sur comment va évoluer le marché les prochains mois. Certains porteurs de projets vont peut-être postposer leur ouverture le temps que la situation se stabilise. Si j’avais un conseil à leur donner, je leur dirais de ne pas attendre car je pense que la crise sanitaire a permis à beaucoup de consommateurs de prendre conscience qu’il existe d’autres manières de consommer. D’ailleurs les initiatives locales sont prises d’assaut et n’ont jamais connu un tel succès !

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