Le Dossier Vrac est le reportage thématique du webzine trimestriel de Réseau Vrac, Le Mag du Vrac. Ce trimestre, il porte sur la répartition géographique des commerces spécialisés vrac en France.

L’étude sur les commerces spécialisés vrac, réalisée par Réseau Vrac en 2020, a permis de mettre en lumière qu’en 2017, 77 % des commerces vrac en France étaient tenus par des femmes. Or, ces dernières représentent moins de la moitié des créateurs d’entreprises individuelles en France. En 2018, l’INSEE dénombrait que la part des femmes sur l’ensemble des entreprises individuelles s’élevait à 39%. Plus précisément, toujours selon l’INSEE, en 2019, les secteurs du commerce et de l’artisanat généraliste comptaient 36 % de cheffes d’entreprise contre 80 % pour le secteur du vrac. Suite à ces résultats, nous nous sommes interrogés sur les raisons poussant un plus grand nombre de femmes à se lancer dans le vrac que d’hommes.

Voici en exclusivité un aperçu de notre article !

Méthodologie

Si cet article n’est pas une enquête mais un dossier de réflexion, nous avons tenu à interroger un panel de six femmes et six hommes, d’âge, de localisation et typologie de commerces différents (commerçants fixes, ambulants, fondateurs de réseaux de magasins) ; cela, dans l’objectif de confronter la théorie à la pratique et d’obtenir un échantillon le plus représentatif possible de la filière vrac. De plus, afin de croiser ces données avec le regard d’un expert sur les questions sociologiques, nous avons contacté Magali Trélohan, enseignante-chercheuse à l’ESC Troyes et spécialiste des thématiques du genre et des comportements pro-environnementaux.

Pourquoi y a-t-il plus de commerces vrac tenus par des femmes que par des hommes ?

Lors des entretiens que nous avons réalisés auprès des commerçants et fondateurs de réseaux de magasins, nous avons posé la question suivante : « Pourquoi, selon vous, plus de femmes se lancent dans le vrac que d’hommes ? ». Cela nous a permis de dégager plusieurs hypothèses qu’il est possible de classer en trois grandes catégories :

  1. la relation entre les femmes et l’environnement
  2. le rôle des enfants dans l’éveil écologique
  3. le vrac comme secteur entrepreneurial

Pour chacune de ces catégories, nous détaillons dans la suite de l’article les différentes hypothèses. L’objectif est ainsi de les confronter aux explications sociologiques et à la réalité du terrain représentée ici par nos enquêtés.

1 : Les femmes et l’environnement, nature féminine ou charge environnementale ?

Presque tous nos enquêtés le mettent en avant, les femmes auraient une sensibilité accrue aux enjeux environnementaux. Il reste toutefois à déterminer si cela est dû à une quelconque nature féminine ou bien à un large processus de socialisation. Magali Trélohan rejette l’idée d’une nature féminine, arguant qu’il n’existe pas de travaux prouvant son existence. Ainsi, selon elle, l’éveil serait plus rapide car la charge environnementale est plus forte. Cela s’explique de deux manières que nous expliquons en détails dans l’article.

2 : La question des enfants

Alors que 70 % des commerçants vrac ont des enfants, nombreux sont nos enquêtés à relever la spécificité du lien entre une mère et son enfant. Les femmes passant plus de temps à s’occuper de leurs enfants, elles seraient plus soumises à leur envie de les protéger. Dès lors, dans le but de préserver la planète pour les générations futures, l’éveil écologique survient plus vite que pour les pères. Cette particularité du lien qui existe entre une mère et son enfant est expliqué sociologiquement par la notion du "care" que Magali Treholan approfondit dans l’article.

3 : Le vrac comme secteur d’entreprenariat

Le vrac est un secteur entrepreneurial à part entière, qui se développe à grande vitesse. Il semble donc important d’interroger le lien entre femme et entreprenariat. Le premier élément relevé se trouve dans l’idée que les clientes des magasins vrac se projettent plus facilement dans le métier de commerçant vrac, de par la présence majoritaire des femmes en magasins. Le fait d’avoir des modèles auxquels s’identifier permet ainsi de se projeter plus facilement dans cette même profession, explique Magali Treholan. A noter aussi le rôle positif des réseaux sociaux. D’autres éléments du dossier évoquent une vision différente de l’entreprenariat chez les deux sexes ou encore la crainte qu’ont les hommes d’adopter des comportements pro-environnementaux, ceci étant considéré comme peu viril par la société.

Pour en savoir davantage sur ces éléments de réflexion et connaître la conclusion du Dossier Vrac, nous vous invitons à lire l’article complet en page 17 de notre Mag du Vrac ou à adhérer à l’association pour accéder à ce contenu exclusif.

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