Publié le 15 janvier 2021
Pour son 14ème article « Parcours d’adhérents », Réseau Vrac vous présente Alexandra Guérin, première commerçante vrac de Martinique, avec sa boutique Polléniz.
Je suis Alexandra Guérin, j’ai 34 ans et il y a 9 ans j’ai créé, avec mon frère, une marque de restauration rapide “Le Saladier Bio” (bar à salades). Nous avons, depuis, ouvert trois restaurants en Martinique et un en Guadeloupe. En 2018, nous avons eu l’idée d’ouvrir un magasin vrac pour aller plus loin dans notre démarche de respect de l’environnement, et d’alimentation saine. Il n’y avait pas encore de magasin vrac en Martinique. Polléniz a ouvert ses portes en octobre 2020 et nous proposons une large gamme de produits secs que l’on trouve localement comme les fruits secs, les oléagineux, le café, les infusions, le thé, etc. mais aussi du vrac liquide comme l’huile d’olive, le vinaigre, ou encore les jus de fruits. Nous proposons des produits martiniquais comme de la farine de patate douce ou farine de banane, que l’on ne retrouve pas en métropole. Il est par contre difficile de s’approvisionner en produits frais sur l’île d’un point de vue logistique.
Nous avons adhéré à Réseau Vrac en 2018 pour se renseigner sur la réglementation de la vente en vrac et échanger avec d’autres porteurs de projets car nous étions les seuls sur le territoire. J’ai donc fait une formation, proposée par Réseau Vrac - Immersion dans un commerce vrac. J’ai pu apprendre la législation, connaître le fonctionnement d’un commerce vrac et découvrir les bonnes pratiques en matière d’hygiène, bien que j’avais déjà l’expérience de la restauration. Réseau Vrac me permet de me tenir informée des nouveaux produits proposés en vrac et de développer les gammes de produits que l’on propose chez Polléniz. De nombreux fournisseurs de Réseau Vrac qui sont basés en métropole, sont ravis d’exporter leurs produits vers les Antilles françaises.
Polléniz est un moyen d’inculquer de nouvelles façons de consommer, une consommation durable, dans un territoire où il n’y a presque pas de commerce vrac encore. Au fil des mois, on voit que les clients reviennent avec leurs bocaux alors qu’ils utilisaient au début des sachets kraft. De plus, sur l’île, les prix des produits des magasins bios sont élevés, dans notre commerce vrac nous pouvons proposer des produits locaux en se positionnant avec de meilleurs tarifs.
Il est important de se lancer dans la création d’épiceries vrac, mais il faut savoir que ce n’est pas un métier facile. Les épiceries vrac demandent une grande vigilance quant à l’hygiène du magasin. Il faut aussi savoir faire sa place auprès des consommateurs car c’est un concept relativement nouveau pour eux. En tant qu’épicier, il faut prendre le temps de conseiller les clients pour les sensibiliser à ce mode de consommation. En Martinique, on a l’avantage d’avoir une richesse de produits secs à proposer, donc on peut offrir une large gamme de produits dès l’ouverture d’un commerce vrac.
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