Pour ce 17ème parcours d’adhérents, Réseau Vrac vous présente Elise, fondatrice et gérante de l’épicerie fixe Le vrac z’”héros” déchet, basée à Charancieu, une commune d’environ 800 habitants située en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Bonjour Elise, vous êtes la fondatrice de l’épicerie Le vrac des z’“héros” déchet : pouvez-vous vous présenter et nous expliquer ce qui vous a poussé à vous lancer dans cette aventure ?

Je m’appelle Elise et je suis la fondatrice de l’épicerie Le vrac des z’”héro” déchet à Charancieu. Après avoir engagé une démarche zéro déchet chez moi avec mon mari et mes filles, je me suis rendue compte qu’il n’y avait pratiquement que des produits bios qui étaient vendus en vrac autour de chez nous. Pour moi, le prix de ces produits rendait l’achat en vrac très peu accessible. Avec Le vrac des z’”héro” déchet, j’ai souhaité ouvrir une épicerie vrac avec de bons produits, de qualité mais non bio, pour qu’ils ne coûtent pas plus cher que les produits emballés des grandes surfaces voisines. Et cela marche. Mes clients sont ravis d’acheter en vrac, car ils en ont marre de jeter des emballages, de gaspiller, et ils peuvent le faire sans augmenter leur budget alimentation. Il reste cependant difficile de faire comprendre aux habitants que les produits vendus en vrac ne sont pas nécessairement bio ; la représentation qu’ils se font du vrac est encore rattachée aux produits présents en grande surface ou à la Biocoop, pour la plupart toujours bio.

Pourquoi avoir adhéré à Réseau Vrac au départ, et qu’est-ce que cela vous apporte au quotidien dans votre profession ?

J’ai adhéré à l’association au départ pour connaître en détail les règles en vigueur sur la vente en vrac. Aujourd’hui, cela me permet aussi de continuer à être au courant des évolutions réglementaires et d’éviter ainsi toute erreur dans la pratique de mon métier. Je me sers également du forum pour avoir un conseil ou une réponse rapide quand j’ai une question.

Vous tenez une épicerie fixe dans une commune de 800 habitants, ce qui n’est pas forcément fréquent, pourquoi ce choix ?

J’ai fait le choix d’ouvrir une boutique fixe, car les gérants d’épiceries ambulantes que j’ai rencontrés m’expliquaient qu’il est difficile d’avoir une clientèle fidèle via un commerce ambulant ; je ne préférais donc pas me lancer dans cette aventure. De plus, une zone commerciale était en construction sur la commune de Charancieu, avec onze locaux disponibles, situés à côté d’un Intermarché ; je m’y suis donc installée car ce lieu allait devenir un important lieu de passage. Malheureusement pour le moment, la zone commerciale est encore assez vide à cause de la crise Covid-19 et je ne suis pas encore très visible, mais d’autres entreprises devraient s’y installer prochainement.
J’ai également voulu m’installer à Charancieu car il n’y avait pas de commerces vrac à 30 kilomètres aux alentours. Quant aux autres, dont Mont Vrac, le plus proche, à Voiron, ils se positionnent sur un tout autre modèle que Le vrac des z’”héro” déchet, en proposant une majorité de produits bio.

Pourriez-vous nous expliquer d’où viennent vos clients et comment ceux-ci ont connu Le vrac des z’“héros” déchet ?

Les clients viennent de 20 kilomètres aux alentours. Ce sont beaucoup de personnes âgées, ce qui m’a d’ailleurs étonnée. Mais peu à peu, ils parlent du commerce autour d’eux et je commence à voir venir des familles. Pour me faire connaître, j’ai réalisé des flyers que ma famille a distribué sur les marchés. Ma fille de 15 ans anime mes réseaux sociaux aussi, pour me donner de la visibilité.

Quels conseils donneriez-vous à un porteur de projet de commerce vrac ?

La première difficulté que j’ai rencontrée a été l’obtention d’un prêt bancaire, car je n’avais pas d’apport personnel. Je conseillerais donc aux porteurs de projet de prévoir, s’ils le peuvent, cette étape en amont afin d’y passer moins de temps par la suite. Ensuite, le point de vigilance à avoir en tête est, selon moi, le lieu d’implantation du commerce. C’est un choix très important, à la fois en termes de visibilité, d’accessibilité, mais aussi en termes de typologie de clientèle qu’il draine ; celle-ci doit être sensible au concept du magasin. De mon côté, j’ai choisi d’ouvrir un commerce vrac accessible au plus grand nombre, notamment à travers les prix, car cela répondait au profil de la population du territoire où je me suis implantée ; les revenus sont relativement faibles dans la région, il faut le prendre en compte.
Mais le principal conseil que j’aurais à donner est de prévoir un budget publicitaire. Pour ma part, je n’avais pas anticipé cette dépense, et la publicité a représenté un coût important dans mon lancement : réalisation de flyers, spots radio sur l’antenne locale, et grand encart publicitaire dans l’annuaire des commerçants locaux de la mairie. Si cette dépense est importante, elle s’avère nécessaire selon moi, car elle a aidé à faire venir les premiers clients. Dès lors qu’ils sont venus une première fois, c’est ensuite la qualité des produits que l’on offre et leur faible prix qui les font revenir.

Vous pouvez retrouver Elise sur :
La page Facebook : @levracdeszherosdechet
Le site internet : https://le-vrac-des-zheros-dechet.business.site/

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